Coastsnap Carnac

Grande Plage - Carnac

Suivie depuis janvier 2022, la grande plage de Carnac et l'exemple parfait de la grande plage urbaine morbihannaise. Bien à l'abri des houles derrière la presqu'île de Quiberon mais sensible à l'élévation du niveau de la mer, elle est adossée au boulevard de la plage sur plus d'un kilomètre et demi. Pour sensibiliser la population aux thématiques de l'élévation du niveau de la mer de gestion vertueuse des plages Auray Quiberon Terre Atlantique a décidé d'équiper la plage d'un dispositif Coastsnap à l'Est de la plage.

Comme l’année dernière, aucun battement sédimentaire n’est clairement visible sur le haut de plage. En milieu et bas de plage on observe le basculement de la plage d’un profil d’hiver (plus plat avec un bas de plage chargé en sédiment) à un profil d’été (plus incliné avec un milieu de plage plus chargé et un bas de plage démaigris). Cette observation confirme le cycle saisonnier de la plage bien que les variations se fassent dans des proportions moindres du fait du caractère relativement abrité des houles de la baie de Quiberon. Plusieurs échouages importants d’algues ont eu lieu sur la zone pendant l’année écoulée. Ils sont notamment visibles mi-novembre et mi-décembre 2022 ainsi que fin janvier et fin février 2023. Enfin, un dernier échouage conséquent est observé mi-avril 2023.

L’analyse de la tendance de l’évolution de la largeur de la plage (pour des hauteurs d’eau situées à 1.70m IGN69+-30cm) grâce à CoastSnap permet d’établir un constat : la plage semble avoir perdu en largeur sur la période janvier 2022 à septembre 2023. Cette tendance de -1.57m/an est surtout significative d’un printemps 2023 qui n’aura, en comparaison, pas autant permis de régénérer la plage que le printemps 2022. En effet, malgré des niveaux plus bas voisins vers les mois d’avril, la largeur de plage à l’été 2023 n’aura pas atteint son niveau de 2022.

En se référant aux conditions météo-marines, plusieurs hypothèses peuvent être émises pour expliquer cet état, d’une part, la hauteur des houles plus conséquente au printemps 2023 qu’au printemps 2022 et dont la composante Sud est par ailleurs plus importante.

Un régime de vent plus soutenu (30km/h et supérieur) venus du Sud pourrait aussi être un facteur limitant la régénération des plages. En effet, malgré la protection de la presqu’île face aux houles d’ouest, un vent venu du Sud pourrait générer une mer de vent régulière (clapot <1 m) qui viendrait limiter l’engraissement des plages en limitant les périodes calmes favorables à la régénération des estrans. Sachant qu’un vent avec une composante Sud provoque également entre 5 et 20cm de surcôte du côté Est de Quiberon par rapport à la face Ouest comme le montre les figures suivantes avec les mesures de surcôte le 7/01/2023 (vent de Sud) entre les marégraphes de Port-Tudy et du Crouesty.

La largeur minimum de la plage a été observée au mois de février 2022 pour une des hauteurs d’eau les plus importantes de l’analyse (1.91m). Depuis cette date, une des premières photos reçues, la plage suit un cycle naturel d’engraissement/démaigrissement au cours des saisons. La courbe de tendance de la largeur de la plage illustre parfaitement ce cycle. La largeur maximale a ainsi été atteinte en juillet 2022 pour une hauteur d’eau de 1.49m IGN puis à de nouveau diminuée à l’hiver 2022-2023 avant de reprogresser au printemps 2023.

La principale différence avec l’année 2022 est que les largeurs de plage les plus faibles ont été atteintes plus tard au printemps, ce qui est cohérent avec les conditions d’agitation plus tardives connues en 2023. En cas d’automne clément, il est possible que la plage regagne sa largeur de 2022 de manière différée. Les analyses ponctuelles illustrent ce déficit de largeur de plage qui est associé à ce potentiel décalage temporel.

Les résultats de cette page seront régulièrement mis à jour pour intégrer les dernières photos reçues et les évolutions de la plage. N'hésitez donc pas à revenir consulter cette page ou à découvrir les autres résultats des suivis !