Plage de Kervegant
- Nom : Plage de Kervegant
- Commune : Plouhinec
- Longueur : 3,5 km
- Granulométrie moyenne : sable moyen/grossier
- Haut de plage : Massif dunaire bien développé
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Après la commune de Gâvres, nous nous dirigeons vers Plouhinec, séparé de la presqu’île de Gâvres par le champ de tir du Linès, que nous prenons soin de contourner, bien sûr !
La plage de Kervegant, située sur la commune de Plouhinec, est la dernière plage avant de traverser la ria d’Étel. Longue de plus de trois kilomètres, elle est constituée de sable moyen à grossier. La plage est classée pavillon bleu depuis 2014. Cet éco-label est attribué pour la bonne gestion des déchets et de l’eau. Seulement sept plages Morbihannaises ont été labellisées (ou renouvelée) en 2019.
Le site de Kervegant est surplombé par un massif dunaire imposant. Au même titre que la plage de Kerguelen précédemment visitée, la dune de la plage de Kervegant appartient au conservatoire du littoral depuis 1985. La commune de Plouhinec assure la bonne gestion de ce massif. Un garde du littoral est d’ailleurs chargé de l’entretien et de la surveillance des lieux. Cette plage fait partie intégrante du Grand site de France Gâvres Quiberon depuis le 24 décembre 2018
« Le label Grand Site de France a été créé par l’État pour garantir l’excellence de la gestion des sites classés (au titre de la protection des monuments naturels et des sites) de grande notoriété et de forte fréquentation. Il s’agit de territoires remarquables pour leurs qualités paysagères, naturelles et culturelles. Ce sont les grands paysages, les plus beaux, les plus célèbres, les plus emblématiques de notre pays. »
Revenons à notre plage. Comprise entre la roche du Magouëro à l’Ouest et la digue de la barre d’Étel à l’Est, la forme du site de Kervegant n’est pas sans nous rappeler celle de Guidel Plage. En effet, sans la digue de la barre d’Étel construite en 1962, la partie orientale de la plage formerait surement une flèche sableuse mobile. Celle-ci a été fixée pour réduire les apports de sable au niveau de l’embouchure de la Ria d’Étel et ainsi diminuer les risques pour la navigation liés aux bancs de sable qui constituent la barre.
La barre d’Étel est très célèbre dans le département et même au-delà. Elle doit son nom à un phénomène naturel : la formation de bancs de sable sous-marin. Ces derniers se forment au gré des courants et des marées au niveau de l’embouchure. Dans des termes plus scientifiques, nous pouvons parler ici de bancs de jusant. Pour les bancs de sables présents au niveau des embouchures, il existe deux noms : banc de flot et banc de jusant. Le premier est induit par le courant de flot (marée montante), le second, à l’inverse, est dominé par le courant de jusant (marée descendante).
Il est en général assez facile de déterminer l’origine d’un banc de par sa position. Les bancs de flots se trouvent à l’intérieur de l’embouchure, car ils sont poussés par le courant de flot vers l’intérieur des terres. Les bancs de jusant sont, quant à eux, présents à la sortie ou à l’extérieur de l’embouchure, poussés vers le large par la marée descendante et le courant du fleuve lié à l’embouchure. La barre d’Étel étant présente à l’extérieur de l’embouchure, nous pouvons parler de bancs de jusant.
Leurs présences entraînent un déferlement de la houle situé face à l’embouchure de la Ria, parfois sur toute sa longueur. Cela vient s’additionner aux forts courants déjà présents à l’embouchure, ce qui rend la navigation très difficile. Lors de fortes conditions, il est impossible de franchir la barre. Cette formation est tant connue pour le spectacle visuel qu’elle offre que pour le drame survenu le 3 octobre 1958. Un test de radeau de survie organisé par Alain Bombard tourna à la catastrophe ce jour-là. Le radeau fut retourné par une vague qui déferla sur la barre. Un canot de sauvetage, le Vice-Amiral Schwerer II, qui prit la mer pour lui porter secours, chavira également. Cet événement entraîna la mort de neuf personnes.
Depuis cet accident, des dispositions ont été prises pour limiter ce genre de situation :
- L’apport de sable venant de l’Ouest a été réduit en construisant la digue en 1962 afin de « maîtriser » la barre et de rendre la navigation moins périlleuse.
- Un sémaphore a également été bâti en 1961 pour guider les navires et leur permettre de franchir la barre, même si des aides à la navigation existaient déjà depuis les années 1850. Un mât Fénoux, du nom de son inventeur, Julien-Joseph-Hippolyte Fénoux, est utilisé pour indiquer aux navigateurs la route à emprunter pour sortir ou entrer dans la Ria et franchir la barre.
Notre visite de la plage de Kervegant se termine ici. Si ces visites vous intéressent, vous pouvez tenter de rejoindre notre prochaine destination. Oserez-vous franchir la barre d’Étel ? Pas d’inquiétude, il existe un pont, Pont Lorois, un peu plus au Nord qui permet de traverser la Ria en toute sécurité. D’ici là, n’hésitez pas à commenter et partager vos expériences sur cette plage. Vous pouvez également lire ou relire les articles précédents ici.
A très vite et n’oubliez pas, Restez chez vous !
L’équipe de l’OCLM
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