Plage de Kervillen

Plage de Kervillen

 

  • Nom : Plage de Kervillen
  • Commune : La Trinité-sur-Mer
  • Longueur : 950 m
  • Granulométrie moyenne : Sable moyen à fin
  • Haut de plage : Dune végétalisée basse et large, forêt et marais arrière dunaire, marais salant

 

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Nous quittons, pour un temps au moins, les îles du Morbihan pour regagner la terre ferme. Nous nous échouons sur une plage de sable fin longue de près d’un kilomètre : la plage de Kervillen sur la commune de La Trinité-sur-Mer. Voici comment débute la onzième étape de notre visite virtuelle du littoral morbihannais.

Cette plage est enclavée entre la pointe de Kerbihan à l’Est et la plage du Poulbert avec laquelle elle forme un angle droit plutôt atypique à l’Ouest. La plage du Poulbert s’étend jusqu’à l’anse de Kerdual au niveau du pont-route du Men Dû.

Évolution de la plage de Kervillen entre 1952 et 2013 (Source : IGN)

La plage de Kervillen possède une pente intermédiaire et comprend deux platiers rocheux, au centre et à l’Ouest. Ces platiers créent une accumulation du sable en arrière de leurs positions, car ces zones sont plus protégées des vagues. Cela génère ainsi trois formes légèrement concaves. Elle est bordée par une dune végétalisée basse mais large. L’arrière-dune n’est pas uniforme : l’extrémité Est est urbanisée et se compose d’habitations et d’un parking, au centre se trouvent le camping de la plage et les marais salants de Kervillen, et enfin à l’Ouest se dresse un Espace Naturel Sensible (ENS) boisé.

Vue aérienne de l’Espace Naturel Sensible de Kervillen, à droite la plage de Kervillen et au centre celle du Poulbert (Source : LGO 2020)

Les ENS du département étant gérés par le Conseil Départemental du Morbihan (CD56), celui-ci ne fait pas exception. Avec ses 25 hectares, cet espace constitue une mosaïque de paysages condensés en une surface relativement réduite. L’ENS englobe mares saumâtres, boisements, pelouse sèches, dunes ainsi que les marais salants. Les espèces végétales, d’oiseaux, d’amphibiens et de poissons en font un espace d’une très grande richesse en termes de biodiversité.

Marais salants de Kervillen (Source : LGO 2020)

Les marais salants sont gérés par un paludier dont le travail consiste à l’entretient du marais et à la récolte du sel. C’est un métier millénaire dont l’importance était cruciale jusqu’au XIXème siècle car le sel était alors nécessaire à la conservation des aliments. Le sel est même à l’origine du mot « salaire » venant du latin sal, qui était utilisé pour payer les soldats de l’empire romain. Avec le développement des systèmes de réfrigération et les importations de sels étrangers, les activités des marais salants français ont déclinés au XXème siècle. Les marais salants de Kervillen se sont vus restaurés en 2010 et sont désormais gérés de façon traditionnelle depuis 2011. Retrouvez plus d’information sur les marais salants de Kervillen en consultant la brochure du CD56.

Marais salants de Kervillen (Source : LGO 2020)

Le Baccharis est un plante envahissante importée d’amérique du sud qui a proliféré dans les régions littorales française au détriment des espèces autochtones. Présente dans tous le département morbihannais, on la retrouve au sein de l’ENS de Kervillen et est sujette à des chantiers d’arrachages manuels deux fois par an, afin de préserver la diversité de la faune et de la flore locale.

Lors de la neuvième étape de la visite virtuelle, nous vous avions présenté un premier site ayant un suivi du Trait de côte réalisé par l’Observatoire Citoyen du Littoral Morbihannais : la plage de Baluden à Belle-Île-en-Mer. La plage de Kervillen en est donc un deuxième. En effet, des aménagements y ont été installées : des ganivelles et du tri-fils limitent le piétinement dunaire ce qui amoindri l’érosion et préserve la flore. De plus, deux géotubes textiles Stabiplages® ont été installés sur la plage du Poulbert dans les années 2000, dans le but de protéger le site en retenant le sable en haut de plage. Les Stabiplages® jouent alors le rôle d’épis que nous avions précisé et schématisé dans l’article sur la plage de la Nourriguel.

Visite des membres de l’OCLM sur le site de Kervillen pour le bilan annuel 2019 (Source : LGO 2020)

Grâce aux bénévoles de l’association RIEM, l’OCLM assure un suivi régulier du site comprenant les plages de Kervillen et du Poulbert avec des relevés de données toutes les deux semaines. Ainsi, l’évolution et la dynamique de ces plages sont surveillées à longs termes via un protocole simple mais pas simpliste défini par les membres du Laboratoire Géosciences Océan de l’Université Bretagne Sud en étroite collaboration avec les bénévoles, les politiques locaux et le Conseil Départemental. Ces protocoles se basent sur des mesures de l’érosion verticale et du captage éolien du haut de plage, des suivis de colonisation florale et de l’évolution des Stabiplages®, et des prises de photos standardisées. Actif depuis 2018, les deux premières années de mesures ont montré que la tendance globale du site est à la stabilité. Il existe cependant des variabilités sédimentaires légères ou périodiques qui sont notamment influencées par la vidange de l’étang de Kerdual. Si vous souhaitez consulter les résultats complets de l’année 2019 pour le site de Kervillen, c’est par ici.

Vue aérienne des Stabiplages® sur la plage du Poulbert (Source : LGO 2020)

C’est ainsi que s’achève notre visite de la plage de Kervillen. Notre embarcation réapprovisionnée, nous voici prêts à repartir. Si cet article vous a plu, embarquez avec nous et tentez l’expérience ! Nous mettons le cap sur une destination oubliée qui fait office d’épisode bonus pour vendredi alors ne tardons pas, nous avons de la route à faire ! Enfin plutôt de la mer à parcourir. Le vent a tourné, nous partons ! Nous espérons que ce format vous plait. Vous êtes invités à réagir, partager vos expériences dans les lieux que nous décrivons ou simplement poser une question. Nous sommes pour cela joignables sur les réseaux sociaux et via notre site internet. Nous vous invitons également à partager nos articles avec vos proches et autour de vous.

A très vite et n’oubliez pas, Restez chez vous !

L’équipe de l’OCLM